Plan S – Interview de Willy

Nous avons également rencontré Willy, âgé de 41 ans. Originaire du Cameroun, il a vécu en Ukraine pendant 13 ans, à Kiev. La situation de guerre, l’a poussé à fuir le pays avec sa famille. Il est père de 2 enfants et est aujourd’hui séparé. En Suisse, depuis 2 ans et demi, il n’a qu’un objectif : trouver un emploi. Grâce au Plan S, entre autres, il suit déjà sa deuxième formation. Dans son temps libre, il aime marcher dans la forêt, voyager et regarder des films documentaires.

  • Comment est-ce que le plan S vous a aidé ?

Jusqu’ici, les bénéficiaires Permis S avaient trop de contraintes au niveau des autorisations pour suivre des formations. En printemps dernier, j’ai rencontré une ukrainienne, facilitatrice du plan S, qui m’a orienté. Par la suite, j’ai rencontré ma conseillère en orientation, Magali, avec qui j’avais déjà eu des échanges par le passé. Elle m’a parlé d’une opportunité que j’ai tout de suite saisie. En septembre, j’ai commencé une formation de cariste qui a été financée par l’EVAM. Cette formation a duré une semaine, de 7h30 à 15h, chez Sulser Group, une entreprise de logistique et transport, à Renens. Maintenant, j’ai un certificat de cariste.

Je suis actuellement une formation d’intendant en hôtellerie qui m’a été proposé par l’ORP à travers un courrier adressé à l’EVAM. Cette formation a débuté la semaine passée et durera 1 mois. J’apprends le métier d’intendant ou plus précisément d’agent d’entretien polyvalent. Avec cette certification, on peut travailler dans les hôtels, dans les EMS, ou même à notre compte.

A Renens, il y avait une belle ambiance professionnelle. On m’a bien accueilli, le respect était mutuel, c’était chaleureux. Jusqu’ici, à l’hôtel c’est pareil. On partage pratiquement tout quand on est ensemble.

  • Qu’est-ce qui vous a particulièrement plu ?

L’opportunité que ça a apporté aux bénéficiaires du permis S. Ça a ouvert une porte qui ne l’était pas avant. Le Plan S a représenté un changement positif, le sentiment d’être actif. J’ai été satisfait de ce programme. Ma formation a été validée, ça a suivi directement.

  • Quelle serait votre activité idéale en Suisse ?

Mon projet, en Suisse, c’est de trouver un emploi. C’est pourquoi, je suis cette deuxième formation. Pour multiplier mes chances.

J’aimerais bien être logisticien. Avec ma formation de cariste, je pourrais avoir quelque chose. Avec l’aide de l’IPT, je crois que ce sera possible. Je n’ai pas encore postulé dans les entreprises, j’attends de finir cette deuxième formation.

  • Est-ce que le plan S vous a permis de faire un lien avec votre activité professionnelle précédente (au pays) ?

On va dire oui, mais vraiment précédente. J’ai fait plus de vingt ans dans la logistique. J’ai eu une formation dans le commerce au Cameroun. À la base, je suis agent commercial. Au Cameroun, j’ai travaillé en tant que magasinier et gestionnaire d’un parc-automobile, entre autres. En Ukraine, j’ai toujours été entrepreneur. C’est l’objectif avec le temps. J’ai travaillé dans plusieurs domaines, j’étais auto-entrepreneur dans le bâtiment, par exemple. Je fournissais les services dans la construction, dans la région de Kiev.

  • Avec le recul, qu’est-ce que vous auriez fait différemment ?

J’aurais souhaité que ça arrive avant. Ça m’aurait permis de m’intégrer beaucoup plus tôt.