À l’EVAM, la rentrée des classes de français n’est jamais tout à fait la même. Rencontre avec une enseignante qui nous raconte ces premiers jours particuliers.
« Chaque rentrée est une surprise », nous explique Chloé, enseignante à l’EVAM depuis maintenant 3 ans. « On connaît nos classes quelques jours avant la rentrée et on retrouve rarement les mêmes personnes. Les premiers jours sont une phase de rencontre et de découverte mutuelle entre élèves, enseignant·es, éducateur·trices, conseiller·ère en emploi, auxiliaires de formation. »
La rentrée est humainement très riche. « On essaie de savoir comment on va travailler ensemble. On a une idée générale du niveau, mais les groupes sont très hétérogènes, donc il faut réfléchir à comment gérer son cours dans le respect de chacun·e et en fonction des différents parcours de vie. »
Installer la dynamique de groupe
Pour Chloé, les premiers jours servent à poser les bases : « On commence par créer une bonne dynamique de groupe, définir comment on va travailler ensemble et ce qu’on met en place comme cadre que tout le monde se sente bien. C’est aussi le moment de faire un état des lieux : qui sait quoi, quelles sont les forces de chacun·e, quels sont les points à améliorer et à discuter ensemble des besoins. »
Il n’y a pas de programme strict : « le contenu est adapté en fonction de leurs besoins dans leur parcours d’intégration. On va vraiment être dans une pratique de co-construction, où le programme est discuté avec les participant·es. » Les sessions durent environ six mois, pour que chacun·e puisse progresser à sa manière.
Le défi principal ? « Faire en sorte que le groupe fonctionne bien et que tout le monde prenne du plaisir à être là. Quand il y a un esprit de collaboration et de convivialité, l’implication dans l’apprentissage se démultiplie. » L’objectif est de créer un lieu où chaque personne se sent attendue et accueillie tel qu’elle est, avec les ressentis du moment.
Et ce qu’elle aime le plus ? L’humain, sans hésiter. Les relations authentiques tissées avec les élèves. « Ils montrent souvent ce qu’ils ont de meilleur, et on apprend beaucoup avec eux. On remet en question nos certitudes, et on découvre la Suisse à travers leurs yeux : c’est passionnant ! »
Au-delà de l’enseignement, il y a la créativité et le lien : « On crée du lien, on partage des moments forts. Pédagogiquement, chaque session est un terrain d’expérimentation : ils apportent des idées et ça nourrit notre pratique. »


